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Comment bien choisir sa nacelle : louer un véhicule adapté pour un maximum de sécurité

  • 13/03/22
  • 7 min

Raccorder la fibre, changer les ampoules des lampadaires, poser ou retirer les décorations de Noël sont autant de travaux qui nécessitent un engin de chantier particulier : la nacelle élévatrice.

Couplée à un véhicule utilitaire léger ou à un poids lourd, celle-ci permet de faciliter l’accès à la zone de travail située en hauteur pour effectuer des opérations de maintenance, de réparation, d’entretien ou de nettoyage. Comment choisir le bon véhicule ?

fraikin nacelle

Les critères à respecter pour bien choisir sa nacelle

Les camions-nacelles sont divisés en deux catégories : les véhicules légers et les poids lourds. En France, 80% des nacelles sont des plateformes de 3T5 max ou des fourgons de 3T5 max ou simplement 80% des nacelles sont de 3T5 max.

Comme nous l’affirme Pierre Dalla-Corte, chef de projet matériel et référent véhicules nacelles élévatrices chez FRAIKIN, « la majorité des clients connaissent leurs besoins ». 

Appréhender ce besoin, sans laisser rien au hasard, s’organise dès la phase d’audit…

 

Choisir son véhicule nacelle en fonction de la nature de la tâche

Le choix du véhicule idéal dépend de la catégorie de travail dans laquelle se classe la tâche à effectuer.

Le groupe des télécoms représente 80 % des travaux nécessitant l’utilisation d’un véhicule utilitaire équipé d’une nacelle : il faut une amplitude de 6 mètres (parfois jusqu’à 8 mètres) en hauteur et au niveau du déport pour travailler sur le réseau. 

La contrainte ne sera pas du tout la même pour les éclairagistes : les poseurs d’ampoules (lampadaires, décorations urbaines…) auront besoin d’une nacelle deux fois plus haute (12 mètres environ). En revanche, une grande portée axiale n’est pas nécessaire, puisque l’opérateur se hisse verticalement, au pied du chantier sur lequel il travaille, sans aucun déport.

Enfin, les poseurs d’enseignes, d’alarmes, de panneaux publicitaires ou de signalisation auront besoin du même type de véhicule avec une capacité d’élévation maximale.

 

La charge utile : élément déterminant dans le choix d’un véhicule nacelle

L’élément déterminant dans le choix de son véhicule nacelle sera la charge utile : la masse maximale admissible correspond à la somme du poids à vide du véhicule (PV) et de la masse maximale admissible de matière que celui-ci à le droit de transporter (CU).

Selon la réglementation en vigueur, le poids « en ordre de marche » maximum d’un fourgon-nacelle avec 2 places en cabine est de 3282 kilos, sachant qu’un véhicule léger pèse jusqu’à 3 500 kilos maximum.  

Ces 3282 kilos sont composés du véhicule, de ses équipements, du conducteur dont le poids est estimé à 75 kilos, ainsi que de tous les fluides et de 90 % du carburant ; la charge utile est donc de 218 kilos maximum. 

C’est une valeur à ne pas dépasser !

Pour s’assurer de la sécurité de son matériel et du respect de la norme, Fraikin a même instauré une marge d’erreur de 3 %, ce qui équivaut à 100 kilos, afin de garantir la sécurité à tous ses clients. Au-delà de la charge maximum de 3 500 kilos, il faut louer un poids lourd.

 

Le permis de conduire détenu par l’opérateur de travaux

Le camion-nacelle léger, limité à 3T5, est accessible avec un simple permis B.

Si les travaux exigent de transporter des charges plus importantes, il faudra alors choisir un véhicule poids lourd qui nécessite de disposer du permis C, à minima.

Cependant, rares sont les opérateurs de télécoms ou les éclairagistes qui possèdent ce type de permis de conduire. De leur côté, les clients peuvent ne pas vouloir former leurs employés à ce modèle de permis pour éviter qu’ils ne se reconvertissent dans le métier de chauffeur routier et qu’ils quittent l’entreprise. 

Pierre Dalla-Corte nous explique qu’une solution intermédiaire existe : le permis C1.

D’après lui, « cette formation permet de conduire des poids lourds jusqu’à 7 tonnes et demie seulement, ce qui est amplement suffisant pour une nacelle. Le travailleur est ainsi formé à la conduite sur ce type de véhicules, mais ne se reconvertit pas pour autant en chauffeur-poids lourd ».

 

Louer son camion nacelle : la sécurité avant tout

Les chutes de plate-forme, électrocutions, renversements ou les collisions représentent la majorité des accidents liés à l’utilisation d’une nacelle. 

Dans son rapport mondial 2020, la fédération internationale des matériels d’accès en hauteur (IPAF) a compté 736 accidents entre la période du 1er janvier 2019 et du 31 décembre 2020, impliquant 768 personnes.

Les industries dans lesquelles les décès sont les plus fréquents sont la sylviculture et la construction ; viennent ensuite l’entretien et les télécommunications.

Fraikin est intraitable sur ces questions, et comme le martèle Pierre Dalla-Corte : « on ne joue pas avec la sécurité de nos clients ».

Un véhicule nacelle loué sans amplitude de hauteur forcerait l’opérateur à grimper sur le garde-corps pour gagner quelques mètres, ce qui est formellement interdit et extrêmement périlleux.

Les surcharges sont aussi à l’origine de nombreux accidents : 

  • basculement de l’engin trop lourd ;
  • impossibilité de freiner devant un obstacle : si le camion-nacelle est trop chargé, le véhicule ne pourra pas s’arrêter à temps.

Il faudra donc être extrêmement rigoureux sur le choix du véhicule équipé d’une nacelle, au regard de la charge utile.

Comme le rappelle Pierre Dalla-Corte, le client doit prendre ses responsabilités et ne pas dépasser la limite de charge imposée par la loi, et par le loueur du matériel :  « il faut absolument qu’il y ait une prise de conscience des pouvoirs publics pour renforcer les contrôles sur les nacelles qui sont en surcharge. »

 

Le camion nacelle hybride : le choix d’un véhicule propre

En raison de sa construction, un camion-nacelle ne peut pas être complètement électrique. Cependant, dans certains cahiers des charges d’opérateurs de travaux publics, il peut être imposé que les engins utilisés soient non polluants.

La nacelle fonctionne avec l’énergie hydraulique : une pompe permet de faire monter en pression l’huile qui alimente les vérins. Elle est en général reliée à une poulie qui se situe à l’avant du véhicule au niveau du moteur thermique : cette installation, qui prévalait encore chez les carrossiers jusqu’à il y a trois ans, est non seulement cause de pannes fréquentes, mais nocive pour l’environnement.

D’une part, les vibrations récurrentes de l’engin occasionnent des avaries sur la pompe hydraulique puisque celle-ci traverse le véhicule en étant reliée à l’avant du camion. 

D’autre part, le moteur thermique fonctionne en continu : puisque la pompe hydraulique est raccordée à celui-ci, impossible d’œuvrer à moteur coupé. 

Depuis quelques années, le dispositif de pompe hydraulique peut être désormais entraîné par un moteur électrique, dans la partie arrière du véhicule. Un pack de batteries additionnelles permet d’alimenter la pompe indépendamment du moteur thermique : celui-ci peut être déconnecté pendant l’intervention. 

Les pannes sont donc moins nombreuses, mais surtout le camion-nacelle ainsi équipé permet de travailler en « zéro émission » et en silence ! 

Le fonctionnement autonome de la nacelle offre une économie de carburant non négligeable et les engins pourvus de ce nouveau système sont de plus en plus prisés par les clients. D’après Pierre Dalla-Corte, « il y a trois ans, nous avions une vingtaine de véhicules de ce type en circulation ; en 2021 nous en avons loué entre 130 et 140. Ils ne remplacent pas un véhicule tout électrique, mais ils permettent de contribuer aussi à la lutte contre le réchauffement climatique »

 

En bref

Pour choisir son véhicule nacelle élévatrice, il faut avant tout écouter les conseils des experts : définir ses besoins avec le loueur du véhicule, mais également prendre toutes les précautions pour éviter le danger et respecter les limitations imposées par la législation, notamment au niveau de la charge utile.

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