L’électrique, l’alternative idéale pour des poids-lourds propres ?
- 11/01/23
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Alors que les normes européennes se font de plus en plus exigeantes, la pression écologique pousse les transporteurs à faire rouler des poids-lourds propres. Face à un maillage électrique européen inégal et une autonomie réduite pour des véhicules parcourant souvent de grandes distances, l’électrique est-il l’alternative idéale ?
Le temps des poids-lourds polluants est-il compté ? Face à une prise de conscience globale des enjeux écologiques et à des normes toujours plus contraignantes pour limiter les rejets d’émissions polluantes (Euro V en 2009 et Euro VI en 2013), cette éventualité semble plus que jamais d’actualité. Le Parlement européen a notamment approuvé en mars 2019 une baisse des émissions de CO2 de 15 % en 2025 et 30 % à horizon 2030. En conséquence, de plus en plus de transporteurs et professionnels de la logistique font le choix de verdir leur flotte de poids-lourds en optant pour des véhicules plus propres, et plus responsables.
L’autonomie : une faiblesse persistante de ces poids-lourds propres ?
Les performances des poids-lourds électriques ne sont plus à démontrer : les camions 100% électriques affichent une absence totale d’émission lors de leur utilisation. Un bon point lorsque l’on estime que les camions à motorisation thermique classiques seraient responsables à eux seuls de 8% des émissions de CO2 françaises selon le Citepa (Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique). Au delà des rejets d’émissions polluantes générées par ces modèles, il est également nécessaire de prendre en compte les nuisances sonores occasionnées par ces véhicules. Là encore, l’électrique promet une réduction significative de ce problème, puisque cette motorisation assure des véhicules tout à fait silencieux.
Cependant, l’électrique se heurte à un frein de taille : son autonomie. Si les constructeurs ont globalement travaillé à l’allonger, elle reste limitée. Un écueil majeur lorsque de nombreux camions effectuent des trajets de grande distance. Un maillage européen inégal et les difficultés d’avitaillement qui en résultent rendent également cette adoption complexe, et cantonnent pour le moment son utilisation à un milieu essentiellement urbain. L’Association des constructeurs européens d’automobiles estime ainsi que 90 000 points de recharge publics seraient nécessaires au développement de la filière. Autre argument en défaveur de l’électrique : le coût des batteries, qui peut vite grimper, mais aussi leur taille. Dans la mesure où elles deviennent plus larges pour supporter des trajets plus longs, cela réduit également la capacité de charge, et augmente les coûts totaux d’achat, entravant la compétitivité de l’entreprise.
La clé : équilibrer son mix énergétique
Si l’électrique ne peut présentement pas constituer l’essentiel d’une flotte de camions poids-lourds, il existe une grande variété d’options. Même si, pour les très longues distances, les camions diesel devraient encore rester une solution pertinente pendant encore quelques années, il est toujours possible d’incorporer à son mix énergétique d’autres solutions, comme le gaz naturel liquéfié qui offre des autonomies comparables à celles du diesel tout en affichant un bilan CO2 et polluants plus avantageux, surtout dans sa version bio-GNV.
Pour la messagerie et la moyenne distance, d’autres solutions techniques comme le gaz naturel (non liquéfié), le gazole de synthèse HVO (Hydrotreated Vegetable Oil ou xTL), le bio-diesel (B100), ou encore le bio éthanol se développent et devraient se démocratiser grâce à l’aide des pouvoirs publiques.
Le recours à une pile à combustible (qui produit sa propre électricité à partir d’hydrogène) pourrait également, permettre d’associer l’absence d’émission des camions électriques à l’autonomie d’un camion classique. Reste une question essentielle pour les entreprises : comment bien combiner ces solutions au sein de leur flotte de véhicules, pour concilier respect de l’environnement et rentabilité économique ?
Si chaque constructeur met en avant la ou les solutions techniques dont il dispose, il n’est pas simple de comparer toutes les technologies existantes et leur pertinence. Les loueurs longue durée multimarques, à l’image de Fraikin, peuvent apporter des éléments de réponses en proposant aux entreprises une comparaison de l’efficience de chaque solution technique en fonction de la typologie d’usage des véhicules.