Bien choisir sa grue auxiliaire
- 12/01/23
- 4 min
Choisir une grue auxiliaire, ce n’est plus seulement déterminer la portée et la force de levage nécessaires à la mission. C’est aussi garantir la sécurité de tous et sélectionner les options qui faciliteront son utilisation par un grutier peu expérimenté. En plein développement, la maintenance connectée participe à la disponibilité des camions grues.
L’offre en grues auxiliaires est diversifiée et il existe désormais des gammes dédiées aux différentes activités. Les métiers de la construction représentent toutefois le cœur du marché. Leurs grues sont utilisées avec des crochets pour charger des big bags, avec des fourches à palettes ou encore, avec des bennes preneuses pour la reprise de matériaux en vrac. Le montage de charpentes, la manutention de machines ou l’élagage sont quelques-unes des utilisations possibles d’une grue selon son équipement optionnel. Quant aux métiers de l’environnement, ils développent leur emploi des camions grues, notamment avec la généralisation des points d’apport volontaire (PAV) où les déchets doivent être récupérés depuis des sacs glissés dans des colonnes enterrées.
Une grue auxiliaire pour chaque métier
La caractéristique principale d’une grue est sa capacité de levage, exprimée en tonnes-mètres ™. L’offre est extrêmement étendue, depuis la petite grue de moins de 1 tm pour véhicule utilitaire jusqu’aux grues de plus de 100 tm. Les grues entre 15 et 25 tm représentent l’essentiel du marché français. Celui-ci a absorbé 4032 grues auxiliaires en 2019, année exceptionnelle puisque le marché moyen français se situe aux alentours de 3000 unités par an. En France, Palfinger, Hiab et Fassi réalisent 9 ventes sur 10 et ne laissent que des positions secondaires à Atlas, Cormach ou PM. A l’échelle européenne, on retrouve la domination de Palfinger et de Hiab.
L’électronique assiste le grutier
Comme les chauffeurs expérimentés et spécialisés dans certains transports, les grutiers chevronnés manquent. Les fabricants de grues ont donc développé des systèmes qui simplifient le maniement des grues auxiliaires. Toutefois, il est fréquent que leur conduite exige une qualification adaptée. En France, il s’agit par exemple du CACES R490.
Le contrôle précis d’une grue exige la coordination des articulations et des déploiements télescopiques. Pour la simplifier, les nouvelles télécommandes se chargent de cette coordination. Afin de décharger le grutier des opérations répétitives, les grues auxiliaires savent désormais les assurer seules. Un sac sorti d’un PAV pourra ainsi être déchargé automatiquement, comme illustré cette vidéo de l’équipementier Hiab.
Utilisables pour la formation des grutiers à travers d’excellentes simulations, les casques de réalité augmentée trouvent aussi leur place en exploitation réelle. Ils apportent des points de vue inaccessibles depuis le sol grâce à des caméras placées sur la flèche. Pour la sécurité de tous, l’automatisation des déploiements et repliements de grues se généralise. La plupart des incidents ont lieu lors de ces opérations parfois réalisées dans la précipitation. Un autre exemple fourni par Hiab ici.
Le silence impose les grues électriques
La pompe hydraulique qui anime une grue auxiliaire est communément entraînée par une prise de mouvement placée sur la transmission. Selon ce principe, le fonctionnement de la grue auxiliaire nécessite celui du moteur thermique. Or les travaux urbains et nocturnes demandent des grues silencieuses. L’entraînement électrique apporte ce silence. Il s’agit là d’associer un moteur électrique à la pompe hydraulique. Ce moteur est alimenté, soit par un pack de batteries dédié, soit par les batteries principalement destinées à la traction du véhicule dans le cas d’un camion à propulsion électrique. Indépendamment de la motorisation principale, Hiab propose une solution « e-PTO » (prise de mouvement électrique) qui réunit l’entraînement électrique de la pompe hydraulique et les batteries nécessaires. Le silence a un prix en raison du coût des batteries et de leur impact défavorable sur la charge utile du véhicule.
Les grues auxiliaires passent à la maintenance connectée
En cas d’immobilisation imprévue, un camion grue provoque une perte d’exploitation importante. Ses conditions d’utilisation et son état technique doivent donc être suivis. C’est le rôle de la maintenance connectée. Grâce à elle, une surcharge ou une circulation avec une grue non repliée sont signalées. Afin d’éviter une panne, un entretien préventif peut être réalisé dès que la grue auxiliaire connectée signale une pollution de son huile hydraulique ou tout autre défaut.
Les conditions précises d’utilisation de la grue étant communiquées au responsable de la flotte, il peut vérifier que le matériel est correctement dimensionné par rapport aux travaux qu’il effectue. Si ce n’est pas le cas, le matériel pourra être affecté à d’autres tâches qui l’emploieront de manière optimale. A l’occasion du renouvellement du parc, cette connaissance de l’usage permettra de définir finement l’outil de manutention afin qu’il corresponde exactement aux besoins. Sous-dimensionnée, une grue sera excessivement sollicitée et s’exposera à un fort risque de casse. Surdimensionnée, elle sera chère et lourde, donc difficile à amortir et pénalisante quant à la charge utile du véhicule qui la porte.
Polyvalente, une grue auxiliaire peut ouvrir de nouveaux marchés à son utilisateur par simple changement de son accessoire en bout de flèche.